étude vulnérabilité aux inondations par ruissellement pluvial / jura nord
Inondations, coulées de boue, grêle… Les inondations particulièrement sévères qui ont frappé les communes de Jura Nord en mai et juin 2018 ont marqué les esprits des sinistrés et des élus locaux. De nombreuses communes de Jura Nord se sont ainsi retrouvées les pieds dans l’eau, avec des dégâts importants :
- La commune de Sermange a dû faire face à trois épisodes dantesques, avec un pic de 80 cm d’eau dans le centre-bourg.
- Ougney a également été durement touchée, avec des débordements de la Vèze (40 cm d’eau Impasse de la Tour) et des ruissellements au lotissement de la Vèze (jusqu’à 90 cm dans les maisons).
- Les communes de Etrepigney, Mutigney, Thervay, Saligney, Taxenne, Dampierre et Monteplain ont également été sévèrement impactés, avec plusieurs routes coupées ainsi que le groupe scolaire de Dammartin-Marpain, l’église de Salans.
Phénomènes météorologiques…
En mai 2018, la succession de trois violents orages en l’espace d’une demi-journée a apporté 125 mm de précipitations (cumuls parfois supérieurs à une pluie centennale). En juin 2018, un autre orage de quelques heures, certes moins importants, a apporté des cumuls 70 mm (de l’ordre de la pluie décennale). Ces fortes précipitations, conjuguées à une saturation des sols en eau, ont engendré d’importantes inondations ; 212 bâtiments ont ainsi été impactés sur l’ensemble de la Communauté de communes, dont 87 maisons dans leurs pièces à vivre et 11 entreprises/ateliers d’artisanat.
> mise en œuvre d’une étude pour réduire la vulnérabilité face aux inondations par ruissellement
Suite à ces intempéries, la Communauté de communes Jura Nord a lancé un diagnostic de vulnérabilité au ruissellement et de sensibilité à l’érosion (en octobre 2019). L’EPTB Saône Doubs et la Chambre d’Agriculture du Jura ont été chargés de l’étude, respectivement pour les volets hydraulique et d’érosion des sols.
La première phase du volet hydraulique, consistant en un pré-diagnostic à l’échelle de l’intercommunalité, s’est étalée de novembre 2019 à février 2020. Elle a permis d’identifier les phénomènes qui ont frappé la Communauté de Communes et de recenser les dégâts via des visites de terrain sur 31 communes.
Ces inondations, liées à des pluies plus ou moins exceptionnelles, présentent un caractère récurrent sur le territoire. Des préconisations d’action seront définies par l’EPTB Saône et Doubs pour réduire la vulnérabilité ; elles seront échelonnées suivant une priorisation définie selon le niveau de dégâts des communes et un groupement cohérent par unité hydrographique. Toutes les communes touchées en 2018 se verront ainsi définir des préconisations d’action de réduction de la vulnérabilité d’ici à l’automne 2020. En complément, l’EPTB Saône et Doubs réalisera une vingtaine de diagnostics individuels de bâtiments.
Du fait de la Covid-19, les premières réunions de rendu n’ont pu être tenues qu’à la fin juillet 2020. Elles ont reçu un retour positif des élus, offrant des solutions structurelles (actions sur les écoulements, bassin de rétention, réfection de réseau pluvial, etc), organisationnelles (PCS, culture du risque) ou d’hydraulique douce (adaptation des pratiques agricoles, caniveaux, freins hydrauliques, etc) aux problèmes d’inondation rencontrés. A ce jour, 4 groupes de communes ont été traités, et l’ensemble des diagnostics pour les 23 communes devrait être rendu d’ici début décembre.
En parallèle au pré-diagnostic, la Chambre d’Agriculture du Jura a produit une carte de sensibilité des sols à l’érosion, en croisant plusieurs facteurs : texture du sol, occupation du sol, distance des parcelles à un cours d’eau, longueur et pourcentage de pente. Cela a permis de définir 2 types de sensibilité, physique et anthropique. Ces cartes ont permis à l’EPTB Saône et Doubs de cibler les zones problématiques où les parcelles agricoles sont particulièrement génératrices de ruissellements, et où des actions de réduction de vulnérabilité doivent être apportées. Cela a été à la base d’un travail de sensibilisation des agriculteurs. A cet effet, une dizaine de réunions avec les agriculteurs, initialement programmées courant mars, se sont tenues entre fin juin et début septembre. Un programme d’action sera défini en fonction des engagements des agriculteurs.