gestion des casiers agricoles
Condamné aux inondations régulières, la Val de Saône était autrefois exclusivement vouée à l’élevage.
Pour protéger les parcelles riveraines de la Saône pendant les périodes sensibles pour l’agriculture (printemps) contre les crues les plus fréquentes, des digues ont été élevées durant la seconde moitié du XIXème siècle. Il s’agit de digues en terre longeant le lit mineur et se refermant sur les versants en créant des « casiers » de superficie variable.
Entre la confluence avec le Doubs et l’entrée de l’agglomération lyonnaise, le lit majeur de la Saône est structuré par des digues agricoles qui viennent former une trentaine de « casiers » ; leur remplissage est géré par des vannages.
Ces digues agricoles parcourent des longueurs importantes, parfois plus de 15 km, et sont réparties très souvent sur plusieurs communes. Certains casiers représentent ainsi des surfaces de plus de 1 500 ha d’un seul tenant.
La moitié de ces casiers est gérée par des associations syndicales autorisées (ASA), l’autre moitié par des communes, intercommunalités ou par des privés.
- 18 250 ha de casiers ;
- 203 km de digues agricoles ;
- 168 vannages ;
- 302 millions de m3 d’eau contenus, soit environ 20% du volume d’une petite crue inférieure à celle de janvier 2018 ;
- entre 200 mètres et 2 kilomètres de largeur ;
- quelques centaines à quelques milliers d’hectares.
Il faut distinguer digues agricoles et digues de protection des biens et des personnes. Les premières ont un plus faible niveau de protection, puisque ces ouvrages sont calibrés pour des crues inférieures à une crue décennale (= 1 chance sur 10 de se produire chaque année).
La réglementation exige, dans la plupart des cas, une ouverture hivernale des vannages d’octobre à mars, pour permettre le bon fonctionnement piscicole, écologique et sédimentaire de la rivière.
Actuellement, de nombreux gestionnaires des casiers ne disposent plus de moyens suffisants pour assurer une bonne gestion et l’entretien des digues agricoles. Cette situation a conduit à la déshérence des ouvrages, l’oubli des règlements d’eau, remettant en cause l’intérêt de ces protections.
En 2021, une digue agricole a ainsi connu une surverse (digue de Sassenay)…