Président du Comité de pilotage :
Christian LAGALICE (Maire d’Annoire)
basse vallée du doubs dans le jura
carte d’identité du site
- Nom du site : Basse vallée du Doubs (39)
- Références :
- FR4312007 – Directive Oiseaux
- FR4301323 – Directive Habitats Faune Flore
- Région : Bourgogne-Franche-Comté
- Département : Jura
- Superficie : 700 ha
- Nombre de communes concernées : 20
- Altitude min-max : 178-205 mètres
- Autres sites à proximité :
- FR4312005 – Forêt de Chaux
- FR4301306 – Bresse Jurassienne Nord
- FR2612005 – Basse vallée du Doubs et étangs associés (71)
- FR2600981 – Prairies inondables de la basse vallée du Doubs jusqu’à l’amont de Navilly
- Principaux enjeux :
- Bras morts
- Prairies inondables
- Oiseaux prairiaux
- Forêt alluviale
Localisation et caractéristiques du site
Le site Natura 2000 de la Basse Vallée du Doubs s’étend depuis la Corne des Epissiers, au nord de Dole jusqu’à la commune d’Annoire en limite avec le département de Saône-et-Loire. Il concerne l’espace de l’inter-digue à l’intérieur duquel le Doubs conserve un régime hydraulique naturel.
Le Doubs est un des plus importants cours d’eau du centre est de la France, avec la Saône dont il est l’affluent principal. Son histoire est mouvementée et sa vallée riche en activités humaines.
La dynamique naturelle du Doubs se traduit par une capacité à éroder les berges, à créer les îles et à alimenter les zones humides. La Sterne pierregarin, le Petit gravelot ou encore le Guêpier d’Europe profite de ces milieux pionniers pour nidifier.
Les relations entre la rivière, la nappe du Doubs et les zones humides annexes, sont à l’origine d’une grande diversité floristique et faunistique. On peut y observer le Busard des roseaux, le Héron pourpré ou bien le Butome en ombelle.
Parmi les milieux naturels remarquables se distinguent les boisements de saules dont la régression observée est liée à la modification du lit de la rivière (digues, enrochements de berges) et à l’abaissement de la nappe phréatique (extractions de graviers en particulier, pompages…). Le Castor d’Europe profite de ces boisement pour poursuivre son expansion vers le nord-est. Les milieux ouverts se composent de prairies inondables fauchées fin mai puis généralement pâturées.
Les « mortes », anciens bras du Doubs, ainsi que les milieux inondés toute l’année abritent des roselières et des herbiers aquatiques qui profitent à de nombreuses espèces de poissons (Bouvière, Blageon…) et d’amphibiens (Triton crêté, Rainette verte…).
Cet éventail de milieux remarquables fait de la Basse Vallée du Doubs un terrain propice à la cohabitation de très nombreuses espèces.
Plusieurs types de contrats sont proposés aux usagers et gestionnaires du site en fonction de leurs activités et des milieux naturels concernés.
Quelques exemples :
- Sur les zones agricoles :
- Fauche des prairies retardée à partir du 15 juin
- Absence de fertilisation
- Limitation de la pression de pâturage
- Reconversion de cultures en prairies
- Entretien de haies
- Entretien des arbres « têtards »
- Hors zones agricoles :
- Restauration de secteurs de ripisylve et de forêt alluviale
- Restauration de bras morts, frayères, mares, zones humides
- Mise en place de régénération assistée en forêt
- Entretien des arbres têtards
Les actions proposées dans le cadre de Natura 2000 bénéficient de financements européens FEADER et de crédits État.
Organismes publics ou privés concernés par le site :
Grand Besançon Métropole
Communauté de commune Doubs Baumois
Syndicat mixte du marais de Saône
Carte détaillée de situation du site
Arrêtés de désignation du site ZSC
Arrêtés de désignation du site ZPS
Document d’objectifs du site validé le 19/12/2007
Inventaires 2010
(en cours de renseignement)
- Inventaire des zones à frayères à brochets de la vallée du Doubs dans le département du Jura – COMPAGNAT P. & Col. – ONEMA – DIREN Franche-Comté – 2007 – 12 p. + annexes
- Étude herpétologique de la Basse vallée du Doubs (Jura) de CRANEY E., PINSTON H., CUENIN C. – Université de Franche-Comté – Association de Sauvegarde du Doubs – 1991 – 48 p.
- La Basse vallée du Doubs : Synthèse Écologique de CRANEY E. – Fédération de défense de l’environnement du Jura – Association de sauvegarde du Doubs – 1992 – 62 p. + annexes
- Les saules têtards de la Basse vallée du Doubs : Intérêts écologiques et paysagers et mesures de conservation de CREMADES C. – Jura dolois – Dole environnement – 2002
- Étude piscicole de la Basse Clauge de CUINET A., DAUDET T., RAHON J. – Eaux continentales – 2010 – 71 p. + annexes
- Étude et cartographie des populations d’amphibiens présentes sur le site Natura 2000 de la Basse vallée du Doubs (39) de GADEN JL., EGGERT C. – Ecotope-Flore-Faune – 2010 – 32 p. + annexes
- Étude hydraulique et morphologique sur la Basse vallée du Doubs de MALAVOY JR., SAFEGE – Syndicat Mixte Saône & Doubs – 2004 – 69 p. + annexes + rapports complémentaires
- La Vallée du Doubs de Rochefort-sur-Nenon à Annoire (39) : étude de la végétation aquatique, amphibie et rivulaire, identification des enjeux botaniques et définition de mesures de conservation de VUILLEMENOT M. – Conservatoire Botanique de Franche-Comté – 2005 – 70 p. + annexes
Sophie HORENT
Chargée de mission Natura 2000 « Basse vallée du Doubs »
06 78 87 67 43
Antenne de Dole
EPTB Saône et Doubs
3 rue Macedonio Melloni – 39100 DOLE
Contact mail
prénom.nom@eptb-saone-doubs.fr
biodiversité du site
Castor d’Europe
Sterne pierregarin
Petit gravelot
Rainette verte
L’agriculture est la principale activité économique de ce site Natura 2000.
Basée traditionnellement sur la polyculture et l’élevage, elle tend toutefois à évoluer vers des pratiques plus intensives et notamment vers la culture
céréalière et le maraîchage.
Les prairies inondables, encore bien présentes, constituent un des enjeux principaux du site : l’objectif est d’y maintenir une activité agricole adaptée à leur conservation tout en favorisant leur valorisation économique.
Quelques reliquats de forêt alluviale (y compris ripisylve) persistent également sur le site. De très grand intérêt écologique, ces milieux sont dans des états de conservation assez hétérogènes et nécessitent une attention toute particulière en terme de gestion.
Ces boisements alluviaux disparaissent aussi parfois au profit de peupleraies.
Enfin, une grande diversité de milieux humides existe encore sur le site avec notamment la présence de très nombreux bras morts. Mais ces zones humides sont également de plus en plus menacées. Souvent déconnectées du Doubs, elles se comblent progressivement de matériaux du fait de l’abaissement de la nappe et disparaissent soit lors des retournements de prairies, soit faute d’entretien régulier.
La recréation ou l’entretien de tels milieux est également l’un des enjeux principaux du Document d’objectifs.
Le site Natura 2000 « Basse Vallée du Doubs » présente une richesse importante en habitats naturels. Parmi ceux-ci, une dizaine est reconnu au niveau européen comme étant des habitats d’intérêt communautaire.
Les formations ligneuses se composent de forêts riveraines relictuelles du fait des anciens déboisements effectués dans la vallée et surtout de la granulométrie peu favorable des sols. (forêt alluviale de frênes et d’aulnes (91EO) – Habitat d’intérêt communautaire prioritaire).
En liaison avec ces forêts riveraines, on rencontre des saulaies arborescentes à Saule blanc, typiques des vallées alluviales à sédiments grossiers et à dynamique importante et des saulaies basses à saule gris, association d’un grand intérêt biogéographique. Sur certains tronçons (digues, enrochements de berges), la disparition des formations arborées de saules est liée à la réduction de la dynamique fluviale et à l’abaissement de la nappe phréatique (extractions de graviers en particulier, enfoncement du lit du cours d’eau, pompages divers…).
Les milieux ouverts se composent de prairies et de pelouses : en effet, le très haut intérêt de cette vallée porte sur l’originalité de la cohabitation des pelouses sèches rares et des prairies hygrophiles et mésophiles en secteur inondable :
- le groupement dominant de la vallée est représenté par des prairies mésophiles appartenant à l’arrhénathéraie. Elles sont fauchées en juin puis généralement pâturées.
> les prairies de fauche mésophiles à mésohygrophiles de la plaine inondable (6510)
- les sols les plus secs et les plus filtrants présentent des pelouses alluviales peu développées et qui semblent se maintenir. Elles possèdent de nombreuses espaces subméditerranéennes rares.
> les pelouses sèches semi-naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaires (6210)
- les milieux humides à sols hydromorphes sont colonisés par des prairies hygrophiles très fragmentaires.
- les « mortes » abritent des phalaridaies (formation végétale à Phalaris), groupement bien répandu et disséminé dans toute la vallée.
> la végétation flottante libre des mares et des bras morts eutrophes (3150)
- les lieux inondés toute l’année, abritent des formations à Glycérie ainsi que des roselières élevées.
> les communautés hautes à Reine des prés et les ourlets humides à grandes herbes en bordure des cours d’eaux et des fossés (6430)
Les groupements de végétaux aquatiques se développent dans les « mortes » et les anses calmes de la rivière :
- les parvoroselières, groupements partiellement immergés constitués de grands hélophytes et d’espèces amphibies, au sein desquels on peut trouver des espèces telles que le Butome en ombelle, la Sagittaire, la Prèle des fleuves, etc.
> les eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes avec végétation du Littorelletea uniflorae et/ou du Isoëto-Nanojuncetea (3130)
- des formations végétales immergées, groupements à Potamot flottant, à Nénuphar ou à Hottonie des marais.
- des formations végétales flottantes (renoncules, nénuphars…) en superposition avec les milieux précédents.
> les rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation à Renoncule flottante (3260)
- En été et en automne, des groupements originaux de végétation temporaire d’émersion se développent avec la baisse du niveau de la rivière. On observe des formations de type pionnier et d’autres espèces très nitrophiles qui se trouvent sur des substrats sablo-vaseux. Ces groupements fugaces traduisent le caractère vivant et constamment renouvelé de la vallée.
- Les bancs de graviers, de sables et de galets présentent une végétation composite originale, en mosaïque, à caractère nitrophile marqué. Ce sont des groupements originaux particulièrement bien développés dans la Vallée du Doubs et qui semblent peu présents dans les vallées voisines.
> les communautés annuelles colonisant les dépôts de limons découverts par marnage (3270)
- Une végétation d’ourlets installée au voisinage des Saulaies et en clairière, couvre de grandes surfaces. Elle est dominée par les orties, les ronces et diverses lianes, comme la Cuscute d’Europe.
Tous milieux confondus, ce sont plus de 500 espèces qui ont été identifiées sur le site Natura 2000. On recense une vingtaine d’espèces végétales protégées.
Cet éventail de milieux remarquables s’accompagne d’une faune très diversifiée et caractéristique des milieux aquatiques et humides. En particulier, la richesse avifaunistique mérite d’être soulignée : un nombre exceptionnel de 175 espèces d’oiseaux dont 123 nicheuses ont été recensées sur le secteur de la Basse Vallée du
Doubs.
Parmi elles, 53 espèces prioritaires ont été mises en évidence. Les bancs de graviers et les îles sont indispensables à certaines espèces comme l’Oedicnème criard, la Sterne pierregarin et le Petit Gravelot.
Les berges abruptes rabotées régulièrement par la rivière sont colonisées par le Martin-pêcheur, le Guêpier d’Europe et l’Hirondelle de rivage. La mobilité et l’érosion latérale sont des mécanismes naturels indispensables à leur maintien. Lorsqu’elles sont assez étendues, les roselières abritent les nids du Héron pourpré et du Blongios nain, espèces très rares en France.
Les formations forestières (ripisylves, saulaies…) sont appréciées par la Gorgebleue à miroir, les pics, ainsi que divers rapaces nocturnes et diurnes, tels que le Busard cendré ou le Busard des roseaux.
Enfin, les prairies humides abritent le très rare Râle des genets, espèce nichant dans certaines parcelles à hautes herbes et donc particulièrement menacée par l’intensification de l’agriculture et la disparation des prairies.
L’inventaire entomologique a permis de mettre en évidence une grande variété de
peuplements d’insectes, en particulier de libellules et demoiselles. Les études menées en 2009-2011 révèlent la présence de 36 espèces d’Odonates sur l’ensemble du site.
Quant aux Poissons, ils trouvent dans ce secteur une grande diversité d’habitats. Une
trentaine d’espèces sont présentes, ce qui en fait une des stations les plus riches de toute la France continentale. Parmi elles, certaines sont protégées au niveau européen comme le Toxostome ou la Lamproie de Planer. Une autre espèce, la Bouvière, est un excellent indicateur de la qualité de l’eau, son cycle de reproduction nécessitant la présence d’un mollusque filtreur (ponte des œufs dans
une moule). Le Blageon, petit poisson fréquentant les eaux courantes et pures, est aussi présent sur le site.
Les Amphibiens sont également de bons indicateurs de la qualité écologique d’un milieu. 16 espèces sur les 22 connues en Franche-Comté ont été recensées dans ce secteur.
La majorité est protégée au niveau national, voire européen, comme l’est par exemple le Triton crêté.
Trois espèces de Lézards et 3 espèces de Serpents, toutes intégralement protégées en France, sont connues dans la Basse Vallée du Doubs.
Les mammifères sont eux aussi bien représentés avec les Chauves-souris (Vespertilion de Daubenton, Vespertilion de Bechstein, etc.) et les rongeurs (Musaraigne aquatique, Musaraigne bicolore). Même si le retour de la Loutre ne semble aujourd’hui guère envisageable, en revanche, le retour avéré du Castor d’Europe sur la Basse Vallée du Doubs dans le Jura est une donnée écologique de première importance.
Enfin, sur le site, le travail réalisé par le Conservatoire Botanique a également permis d’inventorier et d’étudier la répartition de dix-huit espèces végétales potentiellement invasives, dont treize constituent une réelle menace pour l’équilibre des habitats naturels en place.
Le travail réalisé par le Conservatoire Botanique a permis d’inventorier et d’étudier la répartition de 18 espèces végétales potentiellement invasives, dont 13 constituent une réelle menace pour l’équilibre des habitats naturels en place.