Président du Comité de pilotage : M. ALLIOT
vallée de la lanterne en haute-saône
> carte d’identité du site
- Nom du site : Vallée de la Lanterne (70)
- Références :
- FR4312015 – Directive Oiseaux
- FR4301344 – Directive Habitats Faune Flore
- Région : Bourgogne-Franche-Comté
- Département : Haute-Saône
- Superficie : 23 880 ha
- Nombre de communes concernées : 64
- Altitude min-max : 215-503 mètres
- Autres sites à proximité :
- FR4312006 / FR4301342 – Vallée de la Saône
- FR4301346 – Plateau des Mille Étangs
- Principaux enjeux :
- Oiseaux forestiers
- Forêts alluviales et tempérées
- Prairies de fauche
- Cours d’eau de tête de bassin
Localisation et caractéristiques du site
La Lanterne et ses principaux affluents (la Semouse, le Breuchin, la Combeauté…), sont à la base du développement d’une mosaïque de milieux remarquables (forêts, bois marécageux, prairies inondables, tourbières…) permettant l’expression d’une importante diversité faunistique et floristique.
Les forêts, majoritaires sur le site (près de 14 000 ha), sont dominées par des chênaie-hêtraies plus ou moins acides. Elles sont riches d’oiseaux patrimoniaux tels que le Gobemouche à collier, espèce emblématique du site, qui trouve ici sa limite de nidification.
Les prairies constituent des zones de nidification ou d’hivernation pour des oiseaux présentant un intérêt patrimonial remarquable. Papillons et libellules profitent eux aussi de la végétation basse des prairies en bordure des ruisseaux.
Les tourbières, constituées d’une importante accumulation de matière végétale, abritent des espèces très particulières, telles que des mousses acidifiantes, ou des plantes carnivores.
biodiversité du site
Gobemouche à collier
Dicrane vert
Écrevisse à pattes blanches
Pic Noir
Sur le site de la « Vallée de la Lanterne » les milieux forestiers représentent près de 2/3 de la surface. On y retrouve aussi bien de la forêt tempérée (chênaie, hêtraie) que des forêts alluviales (aulnaie, saulaie). Ces milieux rares en Europe abritent également une faune et une flore protégées particulières. En effet sur le site on rencontre des densités importantes de Pic (Pic noir, cendré, mar…) ainsi que la seule population de Gobemouche à collier du département.
L’enjeu sur les milieux forestiers est principalement la conservation des zones en bonnes état et la reconquête de milieux plantés d’essences non locales (peupliers, résineux).
Les milieux agricoles occupent environ 1/3 de sa surface. Les prairies de fauche et de pâture y restent encore majoritaires. Leur diversité a permis l’expression de 9 habitats d’intérêt communautaire. L’enjeu principal sur ces prairies est la conservation des milieux actuellement présents tout en essayant d’améliorer leur qualité écologique. En effet, le pâturage trop intensif, la fertilisation excessive, la transformation en cultures ou en prairies temporaires, ou tout simplement la déprise agricole sont des facteurs d’appauvrissement.
Les milieux humides sont également riches en habitats (cours d’eau, étangs, mares, tourbières) et en flore. La richesse floristique est renforcée par la présence de la Caldésie à feuille de Parnassie qui est présente sur un étang du site (unique station de Franche-Comté).
Pour finir sur les enjeux aquatiques il est à noter que depuis quelques années le Castor d’Europe réapparait sur le bassin de la Lanterne.
Concernant les habitats, le site de la Vallée de la Lanterne possède une forte diversité. En effet, 34 Habitats d’Intérêt Communautaire (HIC) sont recensés occupant plus de 50 % de la superficie déjà inventoriée. Proportion essentiellement liée à une forte présence des milieux forestiers.
- Habitats forestiers
Le groupement d’habitat d’intérêt communautaire majoritaire sur le site est l’hêtraies-chênaie continentale (9130), elle occupe 5260 ha. Mais les forêts qui représentent le plus fort enjeu sont les forêts alluviales (91E0*). En effet ce groupement est exclusivement composé d’habitats d’intérêt communautaire prioritaires, 8 en tout, principalement des forêts alluviales à Aulnes glutineux et Frênes communs. Ces habitats occupent le lit majeur des cours d’eau recouvert d’alluvions récentes et soumis à des crues régulières. On les retrouves également en situation de stations humides, inondées périodiquement par la remontée de la nappe d’eau souterraine, ou en bordure de sources et de suintements.
Le nord-est du site, sous influences vosgiennes, se caractérise par une forte présence de hêtraie-chênaie (9130) sur les versants et d’une hêtraie acidiphile (9110) sur les roches les plus acides. En bas de versant, la pente s’adoucit et la présence de la nappe à proximité de la surface aboutit à l’expression d’une végétation plus hygrophile caractéristique de la frênaie-ormaie (91E0*) ou de l’aulnaie marécageuse.
Au sud-est, la plaine de la Lanterne présente une microtopographie qui induit une alternance entre la hêtraie-chênaie (9130) et la chênaie pédonculée (9160 et 9190). Dans les dépressions et les queues d’étangs il est possible de rencontrer des aulnaies marécageuses.
Enfin à l’ouest du site, dans les vallées alluviales, les habitats sont majoritairement des frênaies-ormaies et des aulnaies-frênaies (91E0*). Lorsque le lit majeur est assez large et que la pente se relève, on rencontre des chênaies pédonculées. Le long des cours d’eau et sur les sols graveleux, il est aussi possible de trouver des saulaies arborescentes (91E0*).
- Habitats des milieux ouverts
Les habitats prairiaux sur le site sont dominés par les pelouses maigres de fauche de basse altitude (6510) qui occupent près de 900 ha. Habitat assez répandu dans la région, son intérêt réside dans le maintien d’un cortège floristique très diversifié, assurant une alimentation variée aux petits invertébrés.
Ces habitats sont liés à la pratique de la fauche ; en situation de pâturage le cortège floristique change et ces habitats laissent place à d’autres de moindre intérêt. Il convient donc de favoriser les pratiques de fauche afin de pérenniser cet habitat.
Les mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets (6430) apparaissent au profit de la déprise agricole de milieux présentés précédemment. Elles sont constituées par un très vaste ensemble de communautés correspondant à des végétations de hautes herbes de type mégaphorbiaies et de lisières forestières.
- Habitats aquatiques
12 habitats d’intérêt communautaire aquatiques sont répertoriés sur la Vallée de la Lanterne, 2 sont liés à des eaux courantes, 6 aux eaux stagnantes ou à faible courant et 4 aux milieux tourbeux.
Sur le site, concernant les habitats des eaux courantes, on rencontre principalement des rivières à renoncules (3260). Il s’agit d’une végétation d’herbiers aquatiques étalés dans le sens du courant composées essentiellement de renoncule fluitante. Ce groupement végétal est bien développé dans le lit mineur des cours d’eau bien oxygénés (Lanterne, Semouse, Combeauté, Breuchin, etc.), rapides et bien ensoleillés, sur les radiers le plus souvent.
Pour ce qui est des eaux stagnantes deux habitats dominent sur le site ; les lacs eutrophes naturels (3150) et les Eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes (3130).
On rencontre aussi sur le site des milieux tourbeux et para-tourbeux, 4 habitats peuvent être regroupés dans cette appellation. Trois sont d’intérêt communautaire, Les mares dystrophes naturelles (3160), les tourbières de transitions et tremblants (7140), les dépressions sur substrats tourbeux (7150) et un d’intérêt prioritaire, les végétations de tourbières hautes actives (7110*).
Concernant les espèces présentent sur le site de la Vallée de la Lanterne nous ne disposons que de données partielles mais suite aux inventaires déjà menés un fort potentiel écologique ressort.
En effet, les différent milieux abritent une faune riche et diversifiée.
- Oiseaux
De très nombreuses espèces d’oiseaux y ont été identifiées, dont 22 inscrites à l’annexe I de la directive Oiseaux. Parmi les espèces protégées nicheuses, certaines sont directement inféodées aux cours d’eau ou aux zones marécageuses ; le Blongios nain, héron de petite taille, particulièrement rare, habite les roselières. . On rencontre aussi le Bihoreau gris, autre héron souvent présent à proximité des arbres des zones humides, ainsi que le Martin pêcheur et la Marouette ponctuée, dans les surfaces vaseuses et peu profondes des marais bordés d’une végétation touffue. La présence de celle-ci, bien qu’occasionnelle ici, a toute son importance de par la continuité avec les sites de nidification de la vallée de la Saône.
Quelques rapaces sont également remarquables ; le Busard Saint martin, le Busard cendré, le Milan noir, le Milan royal, et la Bondrée apivore. La présence de cette dernière parmi les oiseaux nichant sur le site n’est pas la seule à témoigner de la richesse entomologique du site ; la Pie-grièche écorcheur, le Gobemouche à collier ainsi que trois espèces de pics dépendent directement de la présence d’insectes variés. Précisons que la population de gobemouches à collier, comptant au moins une quarantaine d’individus, constitue l’unique population nicheuse de Franche-Comté. Cette espèce occupe les vieilles futaies de chênes, et certains stades de régénération.
Quant aux effectifs de Pic cendré, ils pourraient être parmi les plus importants de la région.
- Poissons et autres espèces aquatiques
Bien que la qualité de l’eau des deux rivières ne soit pas optimale, car altérée par différents rejets (domestiques, purins, phytosanitaires), les vallées de la Lanterne et du Breuchin constituent des systèmes écologiques remarquables comme en attestait la présence jusqu’à une date récente d’une espèce aquatique très rare pour le bassin hydrographique franc-comtois : l’Apron.
On y rencontre de nombreuses autres espèces animales aquatiques (parmi lesquelles 22 poissons) aux exigences écologiques variées, allant de l’Écrevisse à pieds blancs, dans les secteurs supérieurs et moyens, au Brochet, dans les zones aval (basse Lanterne notamment). Le Breuchin est une des plus belles rivières à Ombre de l’est de la France, particulièrement riche en frayères. Son lit majeur est large et riche en systèmes latéraux, moins nombreux sur la Lanterne, qui constituent des lieux de reproduction privilégiés pour la truite sauvage.
- Odonates
Deux espèces de libellules sont à signaler également, témoins de la bonne qualité de l’eau : la Leucorrhine à gros thorax, et l’Agrion de Mercure dont les larves, aquatiques, se développent dans les petits ruisseaux ou fossés à faible courant. La présence de zones ouvertes, prairies ou friches, présentant cependant de petites zones boisées ou des secteurs forestiers, est un facteur indispensable à leur développement.
- Amphibiens
Les amphibiens sont représentés par deux espèces, le Triton crêté dont une seule station est actuellement connue et le Sonneur à ventre jaune dont au moins six stations sont recensés.
- Chauve-souris
Dans l’état actuel des connaissances, 4 espèces de chiroptères d’intérêt communautaire sont connues sur le site ; le Petit rhinolophe, le Murin à oreilles échancrées, le Murin de Bechstein et le Grand murin. Toutes ces espèces fréquentent majoritairement des milieux ouverts et aux vues du caractère très forestier du site, de nombreuses espèces peuvent être envisagées comme la Barbastelle d’Europe. Une étude est en cours pour confirmer ces supposition.
- Autre mammifères
Pour finir sur les mammifère, il est à noter que le Castor d’Europe revient progressivement sur le bassin principalement dans la zone de confluence entre la Lanterne et la Semouse où sa présence est avérée.
Au sujet des espèces végétales trois d’intérêt communautaire sont signalées sur le site :
- La Dicrane verte, espèce encore mal connue du point de vue de sa répartition mais dont le potentiel sur le site est fort, au vu de la superficie de hêtraie, habitat préférentiel de l’espèce.
- Le Trichomanès remarquable, connu sur une seule station dans le site, se trouve dans un état de conservation plutôt défavorable. Des efforts dans la gestion devront être faits afin de préserver l’espèce.
- La Caldésie à feuille de Parnassie, espèce aquatique à fort enjeu exclusivement présente en franche comté sur le bassin de la Lanterne, est recensée sur une seul station et son état de conservation est favorable.
+ d'infos
Quels contrats possibles ?
Plusieurs types de contrats sont proposés aux usagers et gestionnaires du site en fonction de leur activité et des milieux naturels concernés. Quelques exemples :
Sur les zones agricoles :
- Fauche tardive
- Limitation voir arrêt de la fertilisation
- Limitation de la pression de pâturage
- Reconversion de cultures en prairies
Hors zone agricole :
- Restauration de secteurs de ripisylve
- Restauration de forêts alluviales
- Mise en place de traitement sylvicole propice aux espèces d’oiseaux forestières
- Maintien de vieux bois afin de favoriser les espèces animales inféodés aux arbres sénescents
- Restauration de mares
- Entretien de roselières
- Entretien de cours d’eau
Les actions proposées dans le cadre de Natura 2000 bénéficient de financements européens FEADER et de crédits état.
Fiche de présentation du site (État)
- Partie A : Rapport de présentation
- Partie B : Objectifs de développement durable : enjeux/objectifs
- Partie C : Propositions de mesures de gestion
- Partie D : Cahier des charges applicables aux contrats
- Partie E : Modalités de suivi et évaluation de l’état de conservation
- Partie F : Formulaire de charte Natura 2000 « Vallée de la Lanterne »
Annexe 4 : Diagnostic agricole du site NATURA 2000 Vallée de la Lanterne
Atlas cartographique
- Carte 01 – Découpage administratif
- Carte 02 – Inventaire et APB
- Carte 03 – Agriculture
- Carte 04 – Propriété forestière
- Carte 05 – Tourisme
- Carte 06 – Géologie
- Carte 07 – Réseau hydrographique
- Carte 08 – Amphibiens patrimoniaux
- Carte 09 – Flore patrimoniale
- Carte 10 – Avifaune patrimoniale
- Carte 11 – Occupation du sol
- Carte 12 – Découpage cartographique
- Carte 13a – Habitats d’intérêt communautaire 1 à 4
- Carte 13b – Habitats d’intérêt communautaire 5 à 9
- Carte 13c – Habitats d’intérêt communautaire 10 à 14
- Carte 14a – État de conservation 1 à 5
- Carte 14b – État de conservation 5 à 10
- Carte 14c – État de conservation 11 à 14
- Catherine BRESSON
Chargée de mission Natura 2000 « Vallée de la Lanterne »
06 99 62 69 90
Antenne de Vesoul
DDT de Haute Saône – 24 Boulevard des Alliés – 70000 VESOUL
Contact mail
prénom.nom@eptb-saone-doubs.fr